De l’hôtel au camping en passant par les excursions, l’éco-tourisme ou « tourisme favorable à l’environnement » se veut de plus en plus populaire.
Avant de se laisser séduire par ce modèle il serait important de remettre les choses à leur place. Afin d’être considéré comme étant “favorable”, il faut pouvoir apporter une réelle valeur ajoutée. Le problème? Ne serait-ce que par la création de l’établissement lui-même, l’impact sur l’environnement ne peut-être que négatif, notamment dans les lieux reculés et sauvages.
L’éco-tourisme, une arnaque?
Non, bien entendu, touriste moi-même je préfère séjourner dans un établissement qui suit des règles telles que zéro déchet ou recensement de la faune sauvage. Je n’aime simplement pas l’idée que l’on me vende ce concept. Je préfère de loin la transparence. Transparence sur le fait que certes ma venue aura un impact, mais que cet établissement s’engage à la limiter.
Je n’ai vu que trop de petites villes et villages, en Inde et au Mexique notamment, autrefois peu connus, inondés par la vague éco-touristique. Les touristes repartent avec l’idée que la population a besoin du tourisme pour survivre. En est-on certain?
Le développement touristique apporte beaucoup , notamment sur le plan économique, engendrant notamment du travail, mais aussi une inflation importante.
Un schéma que trop répétitif:
Le schéma est souvent le même lors de l’implantation de nouveaux établissements: les touristes commencent à affluer, la popularité du lieu augmente et attire d’autres établissements et plus de touristes. Les petits commerces profitent de cette nouvelle demande et très souvent augmentent leur prix. Les fournisseurs aussi. La population travaillant en lien directe ou indirecte avec les touristes bénéficie d’une meilleure qualité de vie.
Mais qu’en est-il de cette population qui ne travaille pas dans le domaine du tourisme, pêcheurs, agriculteurs, balayeur… Pour eux le fossé se creuse. Dans une famille de pêcheur, dans le petit village où je me rends chaque année , lorsqu’un seul parent devait travailler pour subvenir aux besoins de sa famille, les deux parents doivent désormais travailler, les adolescents aussi. Leur village aussi change, les chemins sont bornés, les routes pavées, les plages fréquentées et parfois semi-privatisées. Les infrastructures telles qu’électriques et d’alimentation en eau ne sont plus suffisantes créant des coupures importantes. On ne se rend pas compte, mais à l’échelle d’un village deux ou trois établissements peuvent bouleverser la vie d’un village. Et je vous parle d’expériences vécues dans de petits villages du Mexique ou des Montagnes en Inde où 90% des établissements se voulaient éco-touristiques ou “favorables à leur environnement”.
Elargissons la définition d’environnement:
Aussi, je suis pour l’élargissement de la notion d’environnement:
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Environnement écologique:
-Quels dispositions sont prises par cet établissement pour limiter son impact écologique?
-Ajoute-t-il une “valeur écologique ajoutée” en prenant des initiatives, non des directives dans son environnement ?
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Environnement législatif:
-A quel emplacement est situé le commerce ?
-A-t-il respecté la législation locale, a-t-il le droit de construire à cet endroit?
-Y avait-il des personnes avant?
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Environnement social:
-Privatise-t-il l’espace qu’il offre aux invités?
-Respecte-t-il les coutumes locales, cherche-t-il à les changer ou à les épouser?
-Traîte-t-il bien ses employés?
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Environnement économique:
-Paye-t-il les salariés correctement et de manière proportionnée à leur mode de vie?
-Payer plus que la norme est une très bonne chose, insuffler une somme énorme d’argent dans un petit village par rapport à ses critères pour avoir bonne conscience et vous créez un effet d’inflation parfois énorme.
Soyez libre de modifier cette liste à votre guise, selon vos principes, éthique et expérience. Le tout étant d’élargir son champ de vision et gagner en prise de conscience, même en vacances.
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